Prédiction du diabète de type 2 : après la clinique et la génétique, le métabolisme

Le repérage de profils métaboliques particuliers va-t-il demain aider à repérer le risque d’évolution vers un diabète de type 2 ? Les recherches, conduites par Loïc Yengo, (CNRS, UMR8199, Lille) suggèrent que oui.

Une étude conduite à partir de 1044 sujets initialement non diabétiques de la cohorte prospective Desir est, ainsi, parvenue à identifier, grâce à l’utilisation de la plateforme de profilage métabolomique Metabolon, 12 métabolites fortement associés (p < 10-4) à l’incidence du diabète de type 2 (231 cas observés sur 9 ans). Ces métabolites concernaient le métabolisme des hydrates de carbone (glucose, 1,5-anhydroglucitol…) des acides aminés (hydroxybutyrate, isovalerylcarnitine, isoleucine…), des lipides (1-palmitoylglycerol, 1-oleoylglycerol, beta-sitosterol…). Deux d’entre eux, impliqués dans le métabolisme de la leucine, étaient associés en sus du diabète de type 2 à l’incidence de l’hyperglycémie (glycémie à jeun > 5,6 mM).

Des associations significatives ont été relevées entre 3 métabolites : mannose, isovalérylcarnitine et 1,5-anhydroglucitol (qui s’est avéré être le plus stable des métabolites identifiés) et des polymorphismes génétiques (gènes GCKR, DARS, SLC22A4). De plus, des interactions significatives ont été mises en évidence entre plusieurs métabolites et des facteurs de risque connus du diabète de type 2 (âge, surpoids…, antécédents familiaux, allèles génétiques à risque) avec, le plus souvent, un impact d’autant plus accentué des métabolites que les individus étaient globalement moins à risque. La prise en compte de ces métabolites améliorait la reconnaissance des sujets prédisposés à développer un diabète de type 2.

D’après la communication de L. Yengo (Lille). Communication orale 33. Le profilage métabolomique précoce améliore la prédiction du diabète de type 2.

Dr Corinne Tutin

Article publié dans le supplément du Cordiam N°6 (Mai-Juin 2015)

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